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Holdings TPE : faut-il encore se lancer en 2026 ?

Holdings pour TPE : Calculer le vrai coût avant de se lancer

Vous dirigez une entreprise du bâtiment, un restaurant ou une TPE en Gironde et vous entendez parler de holdings partout. Normal. Depuis l’annonce du projet de loi de finances 2026 et sa fameuse taxe sur les holdings patrimoniales, le sujet revient dans toutes les conversations entre chefs d’entreprise. Votre expert-comptable vous en parle, votre avocat aussi, et vous vous demandez si vous devez franchir le pas.

Mais la vraie question n’est pas « est-ce que je peux créer une holding ? ». C’est « est-ce que ça vaut vraiment le coup pour mon entreprise ? ». Entre les frais de structure, le temps de gestion supplémentaire et les nouvelles contraintes fiscales, le calcul mérite d’être fait sérieusement.

Cet article vous aide à prendre cette décision en connaissance de cause, chiffres à l’appui.

Qu’est-ce qu’une holding, sans le jargon ?

Une holding, c’est une société qui détient des parts dans d’autres sociétés, appelées filiales. Vous créez une structure au-dessus de votre entreprise opérationnelle, et cette structure possède les parts de votre TPE. Point.

Il existe deux grandes catégories :

La holding passive : elle se contente de détenir des participations sans intervenir dans la gestion quotidienne. C’est une simple boîte patrimoniale qui récupère les dividendes.

La holding animatrice : elle joue un rôle actif. Elle définit la stratégie, propose des services communs à plusieurs filiales (comptabilité, RH, commercial), et coordonne les activités. Pour bénéficier de certains avantages fiscaux comme le pacte Dutreil, il faut souvent démontrer cette animation.

Pour un artisan ou un restaurateur, la holding passive est généralement suffisante au départ. Le problème, c’est que les holdings passives sont justement celles qui sont dans le viseur du fisc depuis 2025.

Les 4 leviers fiscaux : avantages théoriques vs réalité 2026

Avant 2026, quatre mécanismes fiscaux rendaient les holdings particulièrement attractives. Mais le contexte a changé, et ces avantages ont désormais des contreparties.

1. Le régime mère-fille : l’économie qui justifie tout (ou presque)

Quand votre TPE réalise des bénéfices, elle paie l’impôt sur les sociétés (IS) à 25 %. Si elle vous verse ensuite des dividendes personnellement, vous payez encore 30 % de prélèvements sociaux et flat tax. Résultat : vous êtes taxé deux fois sur le même euro.

Avec une holding, les dividendes remontent vers la société mère et bénéficient d’une exonération à 95 %. Seuls 5 % sont imposables au titre des frais et charges.

Exemple concret : votre entreprise de plomberie distribue 60 000 € de dividendes à votre holding. Avec le régime mère-fille, seulement 3 000 € sont imposables, soit 750 € d’impôt environ (au taux de 25 %). Sans holding, vous auriez payé 18 000 € de prélèvements. L’économie brute est de 17 250 €.

Mais attendez. Cette économie est brute. Il faut maintenant déduire :

  • Les frais comptables de la holding : environ 2 000 à 3 000 € par an
  • Le temps passé à gérer deux structures au lieu d’une : comptons 20 heures par an à 80 €/h (votre taux horaire réel), soit 1 600 €
  • Les frais juridiques ponctuels : 1 500 € la première année

Économie nette réelle : 17 250 – 3 000 – 1 600 – 1 500 = 11 150 € la première année, puis environ 12 650 € les années suivantes.

Est-ce que ça vaut le coup ? Oui, si vous distribuez 60 000 € chaque année. Moins évident si vos bénéfices fluctuent ou si vous réinvestissez tout dans l’exploitation.

2. L’intégration fiscale : utile seulement si vous avez plusieurs activités

Si vous possédez plusieurs activités (une entreprise de menuiserie et un commerce, par exemple), l’intégration fiscale permet de compenser les bénéfices de l’une avec les pertes de l’autre.

Imaginons :

  • Filiale A (menuiserie) : +80 000 € de bénéfice
  • Filiale B (commerce) : -30 000 € de perte

Sans intégration, vous payez l’IS sur 80 000 €, soit 20 000 €. Avec intégration fiscale, le résultat imposable du groupe n’est que de 50 000 €, soit 12 500 € d’IS. Économie : 7 500 €.

Ce mécanisme reste valable, mais nécessite que la holding détienne au moins 95 % des filiales. Et surtout, il faut avoir plusieurs activités. Si vous n’avez qu’une seule TPE, ce levier ne vous sert strictement à rien.

3. Déduction des intérêts d’emprunt : un levier pour les acquisitions

Vous empruntez pour racheter une autre entreprise ? Les intérêts de l’emprunt contracté par la holding sont déductibles des bénéfices. C’est un levier puissant pour financer des acquisitions sans plomber votre trésorerie personnelle.

Mais attention : ce dispositif est surveillé de près par l’administration fiscale. Les montages trop agressifs (rachats à effet de levier excessif) peuvent être requalifiés. Et surtout, il faut avoir un projet d’acquisition concret. Si vous créez une holding « au cas où » sans projet défini, ce levier ne sert à rien.

4. Exonération des plus-values de cession : pour la revente

Si vous revendez une filiale détenue depuis plus de 2 ans, la plus-value est exonérée à 88 % (seuls 12 % sont imposables). C’est un avantage considérable pour les entrepreneurs qui préparent leur sortie ou diversifient leurs activités.

Mais là encore, ça suppose que vous ayez un projet de revente. Si vous comptez garder votre entreprise jusqu’à la retraite, ce levier ne vous concerne pas.

Bilan des 4 leviers : sur les quatre, seul le régime mère-fille s’applique systématiquement aux TPE mono-activité. Les trois autres ne sont pertinents que dans des cas spécifiques (multi-activités, acquisition, revente). Si vous créez une holding uniquement pour le régime mère-fille, vérifiez que l’économie nette justifie les frais de structure.

2026 et la taxe sur les holdings patrimoniales : le jeu change

Le projet de loi de finances 2026 introduit une nouvelle taxe qui cible spécifiquement les holdings patrimoniales. Voici ce qu’il faut comprendre, sans langue de bois.

Qui est concerné ? Les sociétés détenues à plus de 33,33 % par des personnes physiques et dont plus de 50 % des revenus sont passifs (dividendes, intérêts, loyers, plus-values). Environ 10 000 contribuables seraient impactés, principalement des holdings familiales.

Quel objectif ? Endiguer les pratiques d’optimisation fiscale qui permettent de parquer des liquidités dans des holdings sans jamais les faire remonter au niveau personnel, retardant ainsi indéfiniment la taxation.

Quels effets pour les TPE ? Si votre holding accumule de la trésorerie sans réinvestir dans l’activité, elle pourrait être requalifiée en holding patrimoniale et donc taxée. Les contours précis restent flous (définition de la trésorerie excédentaire, seuils retenus), mais l’incertitude pèse déjà sur les décisions d’investissement.

Le vrai problème : personne ne sait exactement où passe la frontière entre une holding opérationnelle (OK) et une holding patrimoniale (taxée). Vous accumulez 150 000 € pour racheter un concurrent dans deux ans ? C’est opérationnel ou patrimonial ? La réponse dépendra de l’interprétation de l’administration fiscale.

Ce que disent les experts : plusieurs avocats fiscalistes alertent sur le risque de pénaliser la gestion prudente des trésoreries de groupe. Un chef d’entreprise qui accumule 200 000 € pour financer son développement pourrait se retrouver taxé, alors qu’il ne fait que piloter sainement son entreprise.

Le message est clair : la holding reste un outil puissant, mais elle ne doit plus être uniquement patrimoniale. Il faut démontrer une activité, un réinvestissement, une animation. Les holdings « passives » qui servaient uniquement à optimiser la fiscalité personnelle sont désormais risquées.

La structure classique pour une TPE : simple mais coûteuse

Pour un artisan, un restaurateur ou un paysagiste, le schéma est souvent le suivant :

Vous (dirigeant)Holding personnelleTPE opérationnelle

Vous détenez 100 % de la holding, qui détient elle-même 100 % de votre entreprise productive. En théorie, ça offre trois bénéfices.

Protection patrimoniale : en cas de coup dur (litige, difficulté économique), les réserves accumulées dans la holding restent protégées. Elles ne sont pas saisies avec les actifs de l’exploitation. Mais honnêtement, si votre TPE coule, vos créanciers trouveront des moyens de récupérer leur argent, holding ou pas.

Flexibilité financière : vous contrôlez le versement de dividendes personnels selon vos besoins réels. Pas besoin de tout remonter chaque année. Vous laissez la trésorerie dans la holding pour financer de futurs projets. Pratique si vous avez des projets concrets. Moins utile si vous ne savez pas quoi faire de cet argent.

Capacité d’investissement : vous accumulez des liquidités pour racheter un concurrent, créer une nouvelle activité ou simplement disposer d’un matelas de sécurité en période difficile. Là encore, ça suppose un projet. Sans projet, vous payez des frais pour gérer une réserve dormante.

Le coût réel de cette structure :

  • Création de la holding : 500 à 1 500 € selon la forme juridique
  • Comptabilité annuelle : 2 000 à 3 000 € supplémentaires
  • Formalités juridiques : 500 à 1 000 € par an
  • Temps de gestion : 15 à 25 heures par an (suivi comptable, assemblées générales, déclarations fiscales)

Total annuel : entre 3 000 et 5 000 € de frais directs, plus le coût de votre temps (1 200 à 2 000 € selon votre taux horaire).

Donc pour que ça vaille le coup, il faut économiser au moins 4 500 à 7 000 € par an en fiscalité. Avec le régime mère-fille, ça correspond à environ 35 000 à 50 000 € de dividendes distribués annuellement.

En dessous de ce seuil, vous perdez de l’argent. Au-dessus, vous en gagnez. C’est aussi simple que ça.

Les avantages concrets, chiffrés et sans langue de bois

Au-delà de la fiscalité pure, la holding offre quatre atouts stratégiques pour les dirigeants de petites entreprises. Mais chacun a un coût caché.

Optimisation des dividendes : votre TPE verse des dividendes à la holding avec une quasi-exonération fiscale. Vous réinvestissez sans taxation immédiate. C’est particulièrement utile si vous avez des projets de développement à moyen terme. Mais si vous laissez dormir l’argent sans projet concret, vous risquez la requalification en holding patrimoniale avec la taxe 2026.

Protection du patrimoine : en cas de difficultés économiques, les réserves dans la holding restent isolées de l’exploitation. Si votre entreprise de maçonnerie traverse une mauvaise passe, votre trésorerie personnelle reste intacte. En théorie. En pratique, si vous avez donné des garanties personnelles à la banque (ce qui est souvent le cas), la protection est limitée.

Financement de projets : création de nouvelles filiales ou diversification financées par la trésorerie accumulée. Vous évitez de passer par la banque pour chaque nouveau projet. Vraiment utile si vous avez l’âme d’un entrepreneur multi-activités. Moins pertinent si vous êtes un artisan qui veut juste faire tourner son entreprise tranquillement.

Transmission facilitée : don progressif de parts aux héritiers avec fiscalité optimisée (pacte Dutreil, abattements renouvelables tous les 15 ans) et maintien du contrôle tant que vous le souhaitez. C’est un outil de transmission patrimoniale particulièrement efficace. Mais il faut anticiper 5 à 10 ans à l’avance, sinon ça ne sert à rien.

Verdict : les avantages sont réels, mais conditionnels. Ils ne s’appliquent que si vous avez des projets concrets (diversification, transmission, réinvestissement). Si vous créez une holding « par précaution » sans savoir ce que vous allez en faire, vous payez des frais pour rien.

Mise en place pratique : les étapes et leurs coûts cachés

Si vous décidez de créer une holding malgré les nouvelles contraintes, voici les étapes à suivre et leurs coûts réels.

Étape 1 : création de la holding Constitution d’une société (SARL, SAS selon vos préférences de gouvernance et de flexibilité). Capital social minimum : 1 €, mais en pratique, prévoyez au moins quelques milliers d’euros pour la crédibilité. Coût : 500 à 1 500 € (frais juridiques + publication).

Étape 2 : apport-cession Vous transférez vos parts de TPE vers la holding nouvellement créée. C’est l’opération la plus délicate juridiquement. Coût : 2 000 à 5 000 € selon la complexité (évaluation des titres, rédaction des actes).

Étape 3 : report d’imposition Sous certaines conditions (engagement de conservation des titres, réinvestissement du produit de cession), vous bénéficiez d’un report d’imposition sur la plus-value. Mais attention : ce report n’est pas une exonération. Si vous revendez dans les 3 ans, la taxation s’applique rétroactivement. Coût : 0 € si bien structuré, mais risque fiscal si mal fait.

Étape 4 : activation des régimes fiscaux Mise en place du régime mère-fille ou de l’intégration fiscale selon vos objectifs. C’est à cette étape qu’un conseil en gestion et pilotage d’entreprise peut vous accompagner pour sécuriser les choix stratégiques. Coût : 1 000 à 2 000 € de conseil la première année.

Étape 5 : suivi et ajustement Une holding, ça se pilote. Vous devez suivre régulièrement la répartition de vos revenus (actifs vs passifs), la composition de votre trésorerie, et adapter votre stratégie en fonction des évolutions réglementaires. Coût : 15 à 25 heures par an de votre temps, plus les frais comptables annuels.

Total première année : 6 000 à 12 000 € d’investissement initial, puis 3 000 à 5 000 € par an.

Points de vigilance : les pièges qui coûtent cher

Créer une holding n’est pas une décision anodine. Voici les pièges à éviter, avec leurs conséquences chiffrées.

Coûts additionnels sous-estimés : beaucoup de dirigeants oublient de compter leur temps. Vous passez 2 heures par mois à gérer la holding (suivi comptable, validation des écritures, assemblées générales). Ça représente 24 heures par an. À 80 €/h (taux horaire moyen d’un artisan), c’est 1 920 € de coût caché. Ajoutez les frais comptables (2 500 €) et les frais juridiques (800 €), vous arrivez à 5 220 € par an. Si votre économie fiscale n’est que de 4 000 €, vous perdez de l’argent.

Complexité accrue mal anticipée : la gestion d’une holding nécessite une rigueur administrative et un suivi comptable et juridique plus exigeant. Vous ne pouvez plus gérer votre entreprise de manière artisanale. Ça nécessite des outils (logiciel de gestion, suivi prévisionnel), de la formation (comprendre les mécanismes fiscaux), et du temps. Beaucoup de dirigeants abandonnent au bout de 2 ans parce que la charge administrative est trop lourde.

Pertinence limitée pour les petites structures : si les bénéfices sont faibles (moins de 40 000 € par an) ou systématiquement réinvestis dans l’exploitation, l’intérêt fiscal peut être marginal. Vous payez des frais pour un bénéfice quasi nul. Pire : vous risquez la requalification en holding patrimoniale si vous n’arrivez pas à démontrer une activité opérationnelle.

Accompagnement nécessaire mais coûteux : un expert-comptable et/ou avocat fiscaliste sont indispensables pour optimiser la structure et éviter les erreurs coûteuses. Une mauvaise structuration peut vous faire perdre les avantages fiscaux, voire déclencher un redressement. Mais cet accompagnement coûte entre 3 000 et 8 000 € la première année. Il faut l’intégrer dans le calcul.

Risque réglementaire grandissant : avec la taxe 2026, les règles du jeu changent. Ce qui était légal et efficace hier peut devenir pénalisant demain. Il faut rester en veille permanente, ajuster la structure, documenter les décisions. Ça demande du temps et de l’expertise.

L’arbitrage décisif : quand le ROI bascule dans le positif

Voici le calcul que vous devez faire avant de créer une holding. C’est le seul qui compte vraiment.

Coûts annuels récurrents :

  • Comptabilité : 2 500 €
  • Juridique : 800 €
  • Votre temps (20h à 80 €/h) : 1 600 €
  • Total : 4 900 € par an

Économie fiscale avec le régime mère-fille :

  • Sur 40 000 € de dividendes : environ 10 000 € d’économie
  • ROI net : 10 000 – 4 900 = 5 100 € (positif mais juste)
  • Sur 60 000 € de dividendes : environ 15 000 € d’économie
  • ROI net : 15 000 – 4 900 = 10 100 € (clairement positif)
  • Sur 80 000 € de dividendes : environ 20 000 € d’économie
  • ROI net : 20 000 – 4 900 = 15 100 € (très intéressant)

Le seuil de rentabilité se situe autour de 35 000 à 40 000 € de dividendes distribués annuellement. En dessous, vous perdez de l’argent. Au-dessus, vous en gagnez.

Mais attention : cette économie suppose que vous distribuez effectivement ces dividendes chaque année. Si vous laissez l’argent dans la holding sans projet concret, vous risquez la requalification en holding patrimoniale et la taxation 2026. Dans ce cas, votre économie fiscale s’effondre.

Tableau comparatif : avec ou sans holding, les vrais chiffres

CritèreSans holdingAvec holdingDifférence nette
Fiscalité sur 60 000 € de dividendes18 000 €750 € + 4 900 € de frais = 5 650 €Gain : 12 350 €
Protection patrimoineActifs confondusActifs séparés (relatif)Avantage modéré
Coûts de gestion annuels1 500 € (comptabilité TPE seule)4 000 € (2 structures)Surcoût : 2 500 €
Temps de gestion annuel5 heures25 heuresSurcoût : 20h soit 1 600 €
TransmissionComplexe et coûteuseFacilitée (pacte Dutreil)Avantage si transmission
DiversificationLimitéeFacilitéeAvantage si projets
Risque fiscal 2026AucunSurveillance accrueRisque nouveau
Flexibilité financièreLimitéeÉlevée (si projets)Avantage conditionnel

Ce tableau montre bien que la holding n’est pas une solution miracle. Elle a des avantages nets à partir d’un certain seuil de dividendes (40 000 à 50 000 €), mais elle a aussi des inconvénients réels (coûts, temps, risque fiscal).

Quand créer une holding ? Les 4 conditions cumulatives

Une holding devient pertinente lorsque vous cochez au moins trois de ces quatre critères. Si vous n’en cochez qu’un ou deux, attendez.

Bénéfices significatifs et distribués : entre 50 000 € et 100 000 € de bénéfices annuels distribués en dividendes. En dessous, les frais de structure ne sont pas rentabilisés. Et attention : il faut que ces bénéfices soient distribués, pas juste réalisés. Si vous réinvestissez tout dans l’exploitation, la holding ne sert à rien.

Volonté de diversification concrète : projet de créer ou acquérir d’autres activités commerciales dans les 2 à 3 ans. Si vous êtes plombier et que vous voulez racheter une entreprise de chauffage, la holding prend tout son sens. Mais il faut un projet concret avec un calendrier et un plan de financement. Pas juste « peut-être un jour ».

Horizon de transmission défini : anticipation de la transmission à moyen terme (5-10 ans) avec des héritiers identifiés. La holding facilite le don progressif de parts à vos enfants tout en conservant le contrôle. Mais il faut anticiper suffisamment tôt (au moins 5 ans avant) pour optimiser la fiscalité. Si vous comptez vendre dans 2 ans, c’est trop tard.

Besoin réel de protection patrimoniale : vous avez déjà 150 000 € à 300 000 € de trésorerie dans votre TPE et vous craignez un coup dur (litige, retournement de marché). La holding protège ce capital en le séparant des actifs d’exploitation. Mais attention : cette protection n’est pas absolue, surtout si vous avez donné des garanties personnelles.

Si vous ne cochez que deux critères ou moins, la holding est probablement prématurée. Concentrez-vous d’abord sur la rentabilité de votre activité principale, définissez vos marges et vos taux horaires, et pilotez votre trésorerie avec rigueur. La holding viendra ensuite, quand vous aurez un projet concret qui justifie sa création.

Ce qu’il faut retenir en 2025-2026

Les holdings restent un outil stratégique pour les dirigeants de TPE, mais uniquement dans des cas précis. Voici les trois règles à retenir.

Règle 1 : calculez le ROI réel avant de créer Ne créez pas une holding parce que votre voisin l’a fait ou parce que votre expert-comptable vous le conseille. Faites le calcul : économie fiscale annuelle – coûts de structure – coût de votre temps. Si le résultat est inférieur à 5 000 € par an, ça ne vaut probablement pas le coup. Vous aurez plus de résultats en optimisant vos marges et votre taux horaire.

Règle 2 : ayez un projet concret, pas une intention vague Les holdings purement patrimoniales sont dans le viseur du fisc. Si vous créez une holding « au cas où » sans projet défini (acquisition, diversification, transmission), vous prenez un risque fiscal grandissant. Il faut pouvoir démontrer une activité opérationnelle, un réinvestissement, une animation. Sinon, vous risquez la requalification et la taxation 2026.

Règle 3 : faites-vous accompagner dès le départ Face à la complexité réglementaire et l’incertitude fiscale, se faire épauler par un expert-comptable, un avocat fiscaliste et un conseiller en gestion et pilotage d’entreprise n’est plus une option, c’est une nécessité. Le diagnostic de votre situation, la définition de vos objectifs, et l’ajustement mensuel de votre stratégie deviennent des éléments clés de votre réussite. Un mauvais montage peut vous coûter des dizaines de milliers d’euros en redressement fiscal.

La holding n’est pas une solution universelle, mais un outil stratégique qui doit correspondre à votre situation et à vos objectifs entrepreneuriaux. Avant de vous lancer, posez-vous les bonnes questions : pourquoi je crée une holding ? Qu’est-ce que je vais en faire concrètement ? Est-ce que l’économie fiscale compense vraiment les coûts et les contraintes ? Ai-je le temps et les compétences pour gérer deux structures au lieu d’une ?

Et surtout, entourez-vous. Un expert-comptable pour la comptabilité et la fiscalité, un avocat pour la structuration juridique, et un conseiller pour le pilotage opérationnel. C’est le trio qui fait la différence entre une holding rentable et une usine à gaz coûteuse.


Disclaimer : Cet article est purement informatif et ne constitue pas un conseil fiscal ou juridique personnalisé. Chaque situation est unique et nécessite une analyse spécifique. Consultez un expert-comptable et/ou avocat fiscaliste pour étudier la pertinence d’une holding dans votre cas et calculer précisément votre ROI.

Source originale : Ce contenu s’inspire du guide « Les Holdings : Mécanisme et Optimisation Fiscale » édité par DG Conseil 33, et intègre les évolutions réglementaires du projet de loi de finances 2026.

Pour aller plus loin :

À propos de l’auteur : Damien Granger est conseiller en gestion et pilotage d’entreprise chez DG Conseil 33, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants de TPE en Gironde et Bordeaux Métropole. Profil LinkedIn

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