Les défaillances d’entreprises restent une réalité lourde pour les TPE françaises. Au deuxième trimestre 2025, 16 586 entreprises ont ouvert une procédure collective. Ce niveau reste historiquement élevé et traduit une pression constante sur la trésorerie et la rentabilité des petites structures.

Derrière ces chiffres, ce sont souvent les mêmes causes qui reviennent. Pour un dirigeant de TPE, repérer tôt les signaux faibles peut faire la différence entre un simple ajustement et une mise en procédure. Voici quatre red flags à surveiller de près.

Red flag 1 — Des retards de paiement qui deviennent chroniques

En 2024, le délai moyen de règlement interentreprises s’est allongé à 51 jours. Ces retards fragilisent directement la trésorerie. Pour une TPE, quelques clients clés qui paient en retard suffisent à créer une crise de liquidités.

Actions rapides

• Recaler vos conditions de règlement dès la facturation (relances automatisées, pénalités si nécessaire)
• Prioriser l’encaissement des créances à risque (affacturage ponctuel si besoin)
• Simuler l’impact des retards sur 3 mois dans un prévisionnel simple (Henrri peut aider)

Red flag 2 — Dépendance au financement court terme

Beaucoup de dirigeants remplacent un trou de trésorerie par un découvert ou une ligne d’affacturage. Utile ponctuellement, mais révélateur d’un déséquilibre structurel quand cela devient une habitude. Avec la remontée des taux et des banques plus sélectives, ces solutions coûtent cher et augmentent la précarité financière.

Actions structurelles

• Retravailler le besoin en fonds de roulement (BFR) : revoir délais clients/fournisseurs, stock
• Définir un plan de trésorerie 13 semaines et le partager avec le banquier si nécessaire
• Limiter l’usage des lignes courtes aux pics, pas au quotidien — et prévoir un plan B

Red flag 3 — Rentabilité érodée malgré un chiffre d’affaires maintenu

Un chiffre d’affaires stable ne veut pas dire marge préservée. L’inflation des matières, de l’énergie ou des salaires peut grignoter la marge si les prix ne suivent pas. La restauration illustre bien ce phénomène, avec une hausse marquée des défaillances. À l’export, l’instauration de nouveaux droits de douane accentue la pression.

👉 Dans mon métier, c’est souvent ici que j’interviens : calcul du taux horaire, seuil de rentabilité par prestation, analyse des coûts fixes et variables. La plupart du temps, quelques ajustements bien ciblés suffisent à redonner de l’air à la marge.

Actions concrètes

• Calculer un taux horaire / seuil de rentabilité par prestation ou produit
• Tester une montée tarifaire progressive sur 1 à 3 mois
• Isoler coûts fixes/variables et identifier 1–2 leviers de réduction immédiate

Red flag 4 — Absence de pilotage financier au quotidien

L’ancienneté ne protège pas : près d’une défaillance sur deux touche des entreprises de plus de 10 ans. Sans pilotage régulier (marges, encours, BFR, charges fixes), les tensions s’accumulent jusqu’à l’impasse.

👉 C’est précisément l’enjeu du pilotage que je mets en place avec les dirigeants de TPE : un tableau de bord simple, quelques indicateurs hebdomadaires, et une revue régulière. Avec cette discipline, on évite l’effet de surprise et on prend les bonnes décisions au bon moment.

Actions pratiques

• Suivre chaque semaine 3 indicateurs : trésorerie disponible, DSO, marge par affaire
• Automatiser les alertes de seuil (encours client, découvert)
• Organiser une revue mensuelle trisée (3 chiffres clés + 3 actions) avec le conseiller

Tableau synthétique

Que faire maintenant (concret, pragmatique)

• Lister vos 10 principaux clients et vérifier l’impact cash des retards
• Faire un prévisionnel 13 semaines (scénario pessimiste / réaliste)
• Revoir prix et conditions commerciales sur vos 3 offres les plus vendues
• Organiser 30 minutes hebdo pour piloter (l’effet est immédiat)

👉 Chez DG Conseil 33, nous combinons diagnostic financier, calcul du taux horaire et outils comme Henrri pour rendre ces étapes rapides et actionnables. Pour un dirigeant de TPE, ce sont souvent des ajustements simples qui changent tout.

Le contexte reste tendu : procédures collectives et radiations augmentent fortement. Mais beaucoup de difficultés restent détectables et traitables en amont. En surveillant les marges, en sécurisant la trésorerie et en instaurant un pilotage régulier, les dirigeants de TPE disposent de leviers concrets pour réduire leur risque de défaillance.

Sources

• Altares (statistiques T2 2025)
• Banque de France (défaillances à fin avril 2025)
• Coface (enquête retards de paiement 2024)
• CNGTC (radiations T1 2025)
• RMC / BFM (droits de douane et impacts)

Liens utiles

• DG Conseil 33
• Henrri (outil)
• Méthode Rivalis
• Contact DG Conseil 33
• Profil LinkedIn Damien Granger