La rentabilité des exploitations biologiques connaît une baisse alarmante de plus de 20 % en trois ans
Les dernières donnĂ©es des comptes de l’agriculture rĂ©vèlent une tendance prĂ©occupante : la rentabilité des exploitations viticoles biologiques ne cesse de se dĂ©grader depuis plusieurs annĂ©es. Alors que le secteur affichait des performances enviables il y a encore peu, la situation s’est inversĂ©e, avec des marges qui s’effritent progressivement. Quels sont les facteurs Ă l’origine de cette Ă©rosion ? Existe-t-il des solutions pour redresser la barre ?
1. Un constat sans appel : le bio perd du terrain face au conventionnel
En 2023, l’excĂ©dent brut d’exploitation (EBE) par exploitant en viticulture biologique s’est Ă©tabli Ă Â 66 000 €, un chiffre significativement infĂ©rieur aux 91 500 € enregistrĂ©s dans le conventionnel. Cette inversion de tendance est d’autant plus frappante qu’en 2021, la balance penchait encore en faveur du bio.
Plusieurs raisons expliquent ce déclin :
Une baisse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des rendements, notamment due aux alĂ©as climatiques et aux difficultĂ©s techniques propres Ă l’agriculture biologique.
Une hausse marquĂ©e des coĂ»ts de production, avec des intrants bio souvent plus onĂ©reux et une main-d’Ĺ“uvre plus exigeante.
L’effondrement du marchĂ© du vrac bio, qui privait les viticulteurs d’un dĂ©bouchĂ© autrefois porteur.
« Avant de se lancer dans une conversion au bio, il est absolument essentiel de s’assurer qu’un marchĂ© ou un contrat solide attend le producteur Ă l’issue de la transition. Dans le cas contraire, le risque de se heurter Ă un mur financier est rĂ©el. »
— François Garcia, viticulteur bio dans l’HĂ©rault et administrateur Ă Sud Vin Bio
2. Le rendement : le nerf de la guerre pour les vignerons bio
Guillaume Gastaldi, responsable du pĂ´le viticulture Ă la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, apporte un Ă©clairage technique prĂ©cieux :
Le surcoût de production en bio se situe entre 5 et 7 centimes par bouteille lorsque les rendements sont équivalents à ceux du conventionnel.
Une baisse de seulement 1 hl/ha entraĂ®ne une augmentation d’environ 2 % des coĂ»ts de production à l’hectolitre, ce qui peut rapidement peser sur la rentabilitĂ© globale.
Les leviers d’action ?
Opter pour du matĂ©riel vĂ©gĂ©tal productif, quitte Ă modĂ©rer ensuite sa vigueur par des techniques comme l’enherbement.
PrivilĂ©gier la vente directe, qui permet une valorisation supĂ©rieure d’environ 30 % par rapport aux circuits traditionnels.
3. Le label bio reste un atout commercial… Ă condition de bien prĂ©parer sa transition
Karl-Frédéric Reuter, consultant pour AOC Conseils dans le Val de Loire, souligne que :
Dans certaines rĂ©gions comme la Loire, le bio reste synonyme de rentabilitĂ©, notamment grâce Ă une demande soutenue chez les cavistes et Ă l’export.
La conversion doit s’accompagner d’un travail commercial en amont : prospecter activement pendant la pĂ©riode de transition permet de sĂ©curiser des dĂ©bouchĂ©s dès l’obtention de la certification.
« Être bio fait partie d’un ensemble d’arguments commerciaux. Cela doit s’accompagner d’une communication dynamique, d’une maĂ®trise des langues Ă©trangères pour l’export, et d’une vĂ©ritable stratĂ©gie de mise en marchĂ©. »
4. Un moral fluctuant mais des solutions concrètes pour rebondir
Si le nombre de conversions au bio ralentit nettement, les abandons de certification restent relativement rares. La majorité des vignerons bio maintient le cap, consciente que les difficultés actuelles sont en partie conjoncturelles.
Les clés pour traverser cette période difficile :
✅ Diversifier ses arguments commerciaux au-delà du seul label bio (histoire du domaine, terroir, engagement environnemental).
✅ Adapter son modèle économique en développant les circuits courts et les ventes directes.
✅ Maîtriser ses coûts grâce à un diagnostic financier précis, comme ceux proposés par DG Conseil 33 aux TPE agricoles.
Un accompagnement sur mesure pour les exploitations viticoles
Spécialisé dans le conseil aux entreprises bordelaises et girondines, DG Conseil 33 aide les viticulteurs à :
Définir un taux de marge cohérent avec leurs spécificités techniques et commerciales.
Optimiser leurs coûts de production sans sacrifier la qualité.
Piloter leur trésorerie en temps réel.
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Source : Vitisphère • RĂ©daction : Damien Granger, expert en pilotage d’entreprise (#rivalis #conseiller #entrepreneur)
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