Financer son restaurant : 5 pistes concrĂštes đ°
Vous rĂȘvez d’ouvrir votre restaurant mais vous bloquez sur le financement ? Bonne nouvelle : il existe plusieurs chemins pour transformer votre projet en rĂ©alitĂ©. RentabilitĂ© et trĂ©sorerie ne sont pas des gros mots, mais bien les fondations d’un business qui dure.
Laurent Plantier (FrenchFood Capital), Graffi Rathamohan (PNY burger) et Ariane Delmas (Les Marmites volantes) ont rĂ©cemment partagĂ© leurs expĂ©riences au salon Sirha Omnivore. Leurs tĂ©moignages ? Une mine d’or pour tout futur restaurateur.
1. Préparer son business plan (sans se mentir)
« Le plus important est d’ĂȘtre clair sur ses objectifs. Car selon ce que vous recherchez, il y a une logique d’investissement plus adaptĂ©e Ă vos besoins », lance Laurent Plantier. Cet ancien restaurateur de 18 ans, ex-associĂ© d’Alain Ducasse, co-fonde aujourd’hui FrenchFood Capital.
Le conseil de Graffi Rathamohan, co-fondatrice de PNY burger, tape dans le mille : « Quand on se lance, on est un peu en lune de miel avec son projet. Il faut réussir à se réfréner et à faire un BP le plus réaliste possible. »
Alors oui, c’est moins fun que de rĂȘver Ă sa carte ou Ă sa dĂ©co. Mais votre banquier, lui, il ne rĂȘve pas. Il calcule. Et vous devriez faire pareil : quel sera votre taux de marge ? Votre prix de revient exact ? Votre seuil de rentabilitĂ© ? Dans mon quotidien de conseil aux dirigeants de TPE en rĂ©gion bordelaise, je vois trop d’entrepreneurs se planter sur ces bases.
Vous voulez partir sur de bonnes fondations ? Parlons de votre projet autour d’un cafĂ©.
2. L’autofinancement : commencer petit, voir grand
Ariane Delmas a lancĂ© Les Marmites volantes en 2012 avec trois partenaires. Leur mĂ©thode ? « On s’est alignĂ©s sur la somme de celui qui pouvait mettre le moins. Donc chacun a mis 15 000 ⏠en se disant que si on perd cette somme, on perd des plumes mais ça ne nous impactera pas toute la vie. »
Malin. TrĂšs malin mĂȘme. Pourquoi ? Parce qu’ils ont fixĂ© un montant qu’ils pouvaient se permettre de perdre. Pas de pression familiale, pas de crĂ©dit qui plombe, pas de nuits blanches Ă angoisser sur les remboursements.
3. Family & friends : vos premiers investisseurs
« Ils vous ont vu comme chef et restaurateur, ils vous ont vu agir, ils ont confiance en vous. Avoir la capacitĂ© de convaincre les gens autour de vous, c’est dĂ©jĂ une premiĂšre Ă©tape », explique Laurent Plantier.
C’est vrai. Vos proches connaissent vos talents culinaires, votre motivation, votre sĂ©rieux. Ils sont souvent plus ouverts qu’une banque pour vous faire confiance. Mais attention : mĂ©langer argent et famille, ça peut vite tourner au vinaigre. Alors, mĂȘme avec tonton Roger, faites un contrat propre.
4. Les banques : 9 tentatives avant le succĂšs
Graffi Rathamohan a fait le tour de neuf banques avant qu’une accepte son dossier. Neuf ! Elle a dĂ» accepter un nantissement sur le fonds de commerce, une contre-garantie bancaire et une caution personnelle.
Le message ? PersĂ©vĂ©rez. Et surtout, prĂ©parez-vous Ă nĂ©gocier. Les banques adorent les garanties, les prĂ©visionnels bĂ©ton et les entrepreneurs qui maĂźtrisent leurs chiffres. Quand je accompagne mes clients dans leurs rendez-vous bancaires, on travaille ensemble sur ces aspects. RĂ©sultat : moins de refus, plus d’accords.
5. Business angels et fonds d’investissement
Pour passer à la vitesse supérieure, Ariane Delmas a ouvert son capital en 2021, neuf ans aprÚs ses débuts. Business angels, financement participatif, fonds spécialisé dans le développement durable : elle a diversifié ses sources.
« Le choix d’investisseur est important, il faut en choisir qui partagent ta façon de voir les choses plutĂŽt que celui qui partage ton avis sur BP », conseille Graffi Rathamohan.
Laurent Plantier confirme : « Il faut ĂȘtre certain dĂšs le dĂ©part qu’il n’y ait pas de malentendus. Savoir quelle est l’ambition du produit, du Capex… »
AprĂšs l’accord : gĂ©rer la relation investisseur
Une fois l’argent sur la table, comment ça se passe ? « On n’est pas associĂ©s, la dĂ©cision reste au dirigeant, mais on est capable de l’accompagner pour l’aider sur des sujets sur lesquels il peut ĂȘtre plus faible », explique Laurent Plantier. « J’ai des dirigeants qui m’appellent chaque semaine pour avoir des conseils, prĂ©parer des rendez-vous avec les banques… »
C’est exactement ça : un bon investisseur devient votre co-pilote, pas votre patron. Ariane Delmas recommande d’avoir des profils diffĂ©rents : « des restaurateurs comme des purs investisseurs, afin de pouvoir les solliciter sur des sujets spĂ©cifiques. »
Le défi du primo-accédant
Soyons honnĂȘtes : c’est plus dur qu’avant. « Aujourd’hui, il y a des freins financiers de plus en plus forts pour les primo-accĂ©dants parce qu’il y a pas mal de restaurateurs qui ont fait faillite avec le covid », reconnaĂźt Ariane Delmas.
Laurent Plantier ajoute : « L’Ă©conomie dans les mĂ©tiers de bouche est difficile en ce moment Ă cause de l’inflation notamment. Oui, le background est important, surtout si on n’y connait rien en cuisine. Il faut montrer en quoi on est capable de mener Ă bien le projet. »
C’est lĂ qu’un pilotage rigoureux fait la diffĂ©rence. Dans ma pratique avec les entrepreneurs, j’utilise des outils comme Henrri pour le suivi prĂ©visionnel et la crĂ©ation de devis rentables. Pourquoi ? Parce que les chiffres rassurent les financeurs. Et parce qu’un restaurateur qui maĂźtrise sa trĂ©sorerie, c’est un restaurateur qui survit aux crises.
Ma conclusion ? Préparez-vous, diversifiez, persévérez
Financer un restaurant, c’est comme une recette : il faut les bons ingrĂ©dients, dans les bonnes proportions, avec le bon timing. Certains rĂ©ussissent du premier coup, d’autres galĂ©rent pendant des mois. Mais tous ceux qui y arrivent ont un point commun : ils ne lĂąchent pas.
Alors, prĂȘt Ă passer de l’idĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© ? Commencez par vos chiffres, testez plusieurs pistes de financement, et surtout : entourez-vous bien. Un bon conseil peut vous faire Ă©conomiser des mois de galĂšre.
Parlons de votre projet ! Contactez-moi pour un échange sans engagement sur votre stratégie de financement.
Damien Granger, conseiller en gestion et pilotage d’entreprise chez DG Conseil 33 – SpĂ©cialisĂ© dans l’accompagnement des dirigeants de TPE en Gironde et Bordeaux mĂ©tropole.
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